Le record a été battu ce mercredi avec 178 dons de sang effectués lors de la collecte organisée au restaurant L'Asparagus, à Hoerdt. L’opération est unique dans la région
Il est à peine 15 h au restaurant l’Asparagus, à Hoerdt. Cathie Riedinger, une habituée, est prête à « passer à table ». Pas pour manger, mais pour donner son sang. Et sans rendez-vous. « Je viens toujours en avance, comme ça je suis sûre d’avoir une place, sourit-elle. La Hoerdtoise, épouse du maire Denis Riedinger, est une fidèle du don de sang. « Je donne deux ou trois fois par an. D’habitude au centre culturel, et ici depuis deux ans. L’endroit est très chaleureux et ce n’est pas tous les jours qu’on donne son sang dans un restaurant ! »
Tout le matériel installé en une demi-heure top chrono
En effet, cette opération est une première dans la région Grand Est, confirme Oriane Kopp, chargée de communication à l’Établissement français du sang (EFS). « Toute initiative qui permet de mobiliser les donneurs autrement est la bienvenue, surtout avant les vacances, où la mobilisation baisse. On a toujours besoin de dons parce que les poches de sang sont périssables, elles ne se conservent que 42 jours », rappelle-t-elle.
L’initiative, largement relayée dans les médias et sur les réseaux sociaux, a porté ses fruits. Quelque 150 personnes ont réservé un créneau sur le site de l’EFS. Deux lits de prélèvement supplémentaires, soit douze au total, et non 14, faute de place, ont été installés. L’objectif de 200 donneurs fixé par le patron du restaurant, Jérémy Wurmel, est donc atteignable. D’autant que la durée de la collecte a été élargie, de 15 h à 20 h. À condition, toutefois, d’éviter les longues files d’attente de l’an dernier. « La plus grosse contrainte, pour nous, est d’ordre logistique, gérer les flux de donneurs, faire passer à l’heure ceux qui ont réservé et gérer les donneurs sans rendez-vous, pour que personne ne fasse demi-tour », indique Sophie Waibel, présidente de l’association des donneurs de sang de Hoerdt.
Pour cela, tout a été parfaitement réglé. En une demi-heure top chrono, l’ensemble du matériel, lits, bacs, poches, ordinateurs, imprimantes a été installé et un parcours du donneur mis en place.
Piqûres, couscous royal et tiramisu maison
À quelques mètres des infirmiers en blouse blanche qui piquent à tour de bras, les cuistots, épaulés par les serveurs du restaurant, débitent les plats à emporter. Au menu : couscous royal et tiramisu maison. Dans les marmites, 70 kg de légumes, près de 100 kg de viande et 25 kg de semoule préparés la veille par Gilbert, le papa de Jérémy et son équipe, soit l’équivalent de 250 plats à déguster sur place ou à emporter.
Comme de nombreux donneurs venus l’après-midi, Joëlle Chombeau, 53 ans, attend de récupérer son plat avant de filer. « Étant infirmière de profession et ayant travaillé en réanimation pédiatrique et adulte, je sais l’importance du don de sang, et les besoins sont nombreux », confie la Hoerdtoise qui effectue son 25e don ce mercredi et rappelle qu’il possible de donner partout, pas seulement dans sa commune de résidence. « Ici, à l’Asparagus, c’est plus convivial que dans une grande salle. Si ça peut inciter plus de gens à accomplir un geste citoyen… »
Source DNA
