Alors que les stocks de sang sont en baisse et que le nombre de donneurs diminue, l’Établissement français du sang (EFS) du Bas-Rhin appelle à la mobilisation. Plusieurs collectes sont prévues dans le secteur.
Des dons en baisse
« L’an dernier, la collecte la plus importante comptait 132 dons à Brumath, la moins élevée 115. Cette année, on a à peine une centaine de dons sur chaque collecte », constate Oriane Kopp, chargée de communication et développement du don à l’EFS Bas-Rhin. Une baisse de mobilisation difficilement explicable, selon elle, alors qu’« il y a un vrai potentiel sur le territoire Brumath avec beaucoup de personnes en âge de donner ». Une tendance générale à la baisse constatée depuis la sortie du Covid.
Qui peut donner son sang ?
Toute personne âgée entre 18 et 70 ans et dont le poids est supérieur à 50 kilos peut faire don de son sang. Il peut y avoir des contre-indications temporaires liées à des voyages dans des pays où sévit le paludisme, à des infections, des tatouages et des piercings réalisés dans les quatre derniers mois. « L’impossibilité de donner peut aussi être définitive, suite à la prise de certains médicaments ou si on a été transfusé », précise Oriane Kopp. Un questionnaire et un entretien de pré-don permettent d’établir si ce geste est risqué pour le donneur ou pour le receveur. Il est également possible de tester son éligibilité au don de sang sur le site de l’EFS ou sur le lieu de collecte.
« Les réserves nationales comptent actuellement 85 000 poches de sang, alors qu’il en faudrait 90 000 pour couvrir les besoins », précise Oriane Kopp. Le manque de temps est l’une des explications. Le créneau horaire - en fin de journée - et la durée de la collecte peuvent être des freins. « Beaucoup de donneurs viennent parce qu’une personne de leur entourage a un jour eu besoin de sang et se rendent compte de l’importance de cet acte », souligne la chargée de communication.
Pourquoi c’est important ?
« Un don sauve trois vies », rappelle Oriane Kopp. Ils sont principalement destinés aux personnes atteintes de maladies génétiques comme la drépanocytose (maladie qui affecte les globules rouges) et qui ont besoin de transfusions régulières pour s’en sortir, aux accidentés de la route, aux hémorragies de la délivrance lors d’un accouchement et aux traitements contre les cancers et la leucémie. « Plus d’un tiers des transfusions sanguines sont destinées à des personnes atteintes de cancer », précise la chargée de communication, qui rappelle, en outre, que les produits sanguins ont une durée de vie limitée : 42 jours pour les concentrés de globules rouges, sept jours pour les plaquettes et entre un et trois ans pour le plasma congelé. Aussi, le nombre de dons étant limité selon le sexe (quatre fois par an pour une femme et six fois pour un homme), « il est important que les donneurs de tous les groupes sanguins se mobilisent ».
Où donner ? Combien de temps ça dure ?
Il existe différents lieux de collecte : la Maison du sang, rue Spielmann à Strasbourg, où l’on peut donner son sang, son plasma et des plaquettes, mais aussi lors des collectes mobiles organisées par les associations dans différentes communes, où seul le sang est prélevé. Des collectes sont de plus organisées dans les entreprises et les établissements scolaires, les universités, les facultés de médecine et autres écoles d’ingénieurs. Le parcours de don dure entre 45 minutes et 1 h (formulaire à remplir, entretien avec un médecin, prélèvement, collation).
Et si je ne peux pas donner ?
Parfois, le don n’est pas risqué pour le donneur mais ne peut avoir d’usage thérapeutique. Il est malgré tout possible de donner son sang pour un usage non thérapeutique, les tests d’un laboratoire par exemple. « Si on a été transfusé, on peut être inscrit sur une liste de dons pour la recherche et être appelé pour répondre aux besoins d’un laboratoire », indique Oriane Kopp.
Alors que seuls 4 % des Français donnent leur sang, se faire le porte-parole de cette action a selon elle beaucoup d’intérêt. Cela peut passer par les réseaux sociaux, par le fait de convaincre son entourage.
Faute de pouvoir donner son sang, on peut aussi donner de son temps en s’engageant auprès d’une association – elles sont nombreuses sur le territoire à être soutenues par l’EFS. Les bénévoles mènent des actions de terrain en mettant des affiches pour annoncer les collectes, en aidant pour le pré-accueil des donneurs, en les rassurant aussi. On peut aussi faire un don à l’association pour lui permettre de développer ses supports de communication et couvrir ses frais.
Les prochaines collectes dans le secteur ➤ lundi 13 novembre, à Pfettisheim , salle de la Tenaille, route de Berstett, de 16 h 30 à 20 h ; à Gimbrett , salle des fêtes, 8 rue de Kienheim, de 16 h 30 à 20 h. ➤ Jeudi 16 novembre, à Brumath , centre culturel, 29 rue André-Malraux de 16h30 à 20h ; à Weyersheim , salle polyvalente, salle bleue, 9 rue des Prés, de 17 h à 20 h. Pièce d’identité avec photo obligatoire. Possibilité de prendre rendez-vous sur le site de l’EFS.
À Brumath, on mise sur la qualité des repas
La dernière collecte de l’année, le 16 novembre prochain au centre culturel de Brumath, réserve quelques surprises. Le nouveau président de l’Association des donneurs de sang bénévoles de Brumath, Jean Obrecht, également conseiller municipal, prévoit de nouvelles actions pour inciter davantage de donneurs à emprunter le chemin du lieu de collecte.
La première concerne l’ultime étape du parcours de don, la plus conviviale et appréciée des donneurs : la collation. « Lorsqu’on propose de la tarte flambée, on a 20 % de dons en plus. On va donc améliorer la qualité des repas et les découvertes gustatives en faisant appel à des traiteurs et producteurs locaux », explique le président.
Pour la collecte du 16 novembre au centre culturel, l’association d’une quinzaine de bénévoles a ainsi fait appel à un traiteur de Lampertheim qui proposera l’un de ses produits phares : les ravioles de sanglier. Lesquelles seront accompagnées d’une salade et suivies d’un dessert.
Le menu de la collecte suivante, le 25 janvier 2024, n’est pas encore défini, il pourrait s’agir d’un baeckeoffe ou d’une choucroute. En prime, les donneurs se verront offrir le calendrier 2024 nouveau format avec les dates des cinq collectes annuelles.
Source DNA